Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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la force à se replier. Au même instant, un second corps autrichien s'empare du poste de Salo ; un troisième descend sur Prescia , l'emporte et fait poser les armes à quatre compagnies françaises. Bonaparte est placé entre deux feux ; il faut marcher au secours de plusieurs de ses divisions errantes, et qui même ont été détournées des points de retraite qu'il leur a indiqués. Il est à découvert devant Mantoue ; le temps presse ; il lève le blocus de Mantoue, abandonne avec précipitation une nombreuse artllerie, des bagages, et repasse le Mincio. Vous diriez qu'il fuit, il vole à la victoire. Cerné entre deux armées, il veut les isoler l’une de l’autre et les vaincre successivement. En trois jours il a repris tous les postes qui avaient été abandonnés. En arrivant à celui de Salo, les Français délivrent six cents de leurs braves compatriotes sous le commandement du général Guyeux, qui, depuis quarante-huit heures enfermés dans cette ville, s’y étaient retranchés dans un seul édifice, et de là bravaient le feu de l'ennemi et la faim. Un combat s’engagea auprès de Lonado. Le général Dallemagne, qui venail attaquer ce poste, y est attaqué lui-même : « J'étais tranquille, dit Bonaparte dans sa belle relation, . la trente - deuxième demi - brigade était là. » La trente deuxième et le général Dallemagne répondent à la confiance de Bonaparte. Voilà déjà plusieurs jours qui se passent en * combats: voici deux batailles qui durent quatre jours. La fortune se montre d’abord contraire à Bonaparte. Dans la journée du 15, il reperd la plupart des postes qu’il avait reconquis. Salo est encore une fois abandonné, Castiglione est livré aux Autrichiens par le peu d’intrépidité d’un général français. Les événemens du lendemain 16 sont plus heureux ; Salo est repris par le général Guyeux, et Castiglione l’est par Augereau. Les Autrichiens se défendent avec courage à Lonado, qu'attaque le général Massena : les Français plient , reviennent à la charge. Lonado est en leur pouvoir. L’ennemi perdit, dans cette journée ; plus de huit mille hommes tués, blessés ou faits prisonniers. Rien ne contribua plus à augmenter le nombre de ces derniers que la vitesse et l’intrépidité du fameux corps des guides. Le chef de brigade Junot avait reçu dans cette journée l'ordre de se mettre à leur tête : il tomba sur un régiment autrichien qui se retirait en assez bon ordre. « Au » lieu de s'amuser à charger la queue, il fit un détour par , la droite, prit de front le régiment, blessa le colonel, qu'il » voulut faire prisonnier , lorsqu'il fut lui-même entouré, » après avoir tué six hommes , jeté dans un fossé, blessé

de plusieurs coups de sabre. Un autre corps arrive :

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