Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)

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repoussé l’armée des brigands, sif vous eussiez été secondés, puisqu’à cette époque elle était moins nombreuse et moins aguerrie que celle des 3 et 4 décembre 1793, dont vous avez triomphé. Ah ! ce reproche ferait plutôt votre éloge, puisque vous n’avez quitté vos murs que pour aller chercher des forces et revenir en chasser les brigands.

« Ils vous reprochent de n'être pas plus éclairés sur vos droits que sur vos devoirs. S’il en est ainsi, pourquoi ces hommes si profonds ne vous instruisent-ils pas? Ils vous: reprochent de la froideur, de l’inertie, de la mollesse. Que ne vous réchauffent-ils donc? que ne vous communiquent-ils de leur activité, de leur énergie? Mais, comment vous donneraient-ils ce qu’ils n’ont pas? Leur patriotisme n’est que dans leur bouche; et d’ailleurs leur but n’est pas de vous porter sur la Montagne; ils ne la connaissent pas; ils n’en ont jamais approché; ils ne veulent que vous humilier et vous avilir. — Oui, citoyens, ces hommes se font une criminelle étüde des moyens d’égarer sur votre compte jusqu’à vos amis mêmes, jusqu’à vos défenseurs. Partout nous n’avons trouvé que des esprits prévenus contre vous. Nous avons vu avec douleur qu’on vous avait nui beaucoup dans l’opinion même de ces hommes dont le devoir est d’élever et de soutenir l’énergie des Sociétés Populaires, ou de leur en donner lorsqu'elles n’en ont pas. — En vain vos ennemis, ou plutôt les ennemis de votre gloire, chercheront à vous perdre dans l’opinion publique; la calomnie ne peut plus vous atteindre; les crimes de la Vendée ne flétriront plus votre gloire; elle est impérissable comme la liberté. Les crimes de la Vendée ne sont point les vôtres, mais bien ceux de vos ministres prévaricateurs, de vos fonctionnaires coupables, de vos députés infidèles et dont le glaive des lois vous a déjà vengés, enfin de vos généraux per-