Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)

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Et quand vous avez soutenu le choc de ce siège mémorable, quand par la résistance la plus intrépide vous avez jeté le découragement dans toute l’armée catholique, quand vous avez étouffé l’hydre de la Vendée dont on n’a tant de fois coupé la tête que pour en faire renaître mille, quand enfin par cette glorieuse conquête vous avez terminé la guerre la plus désastreuse et préparé tous les succès que nous avons eus depuis et qui nous sont encore réservés, il peut se trouver des hommes assez impudents, assez téméraires pour publier hautement et même au sein de cette Société qu’on a surpris à la Convention Nationale le décret du 7 décembre 1793 qui déclare que la commune d’Angers a bien mérité de la patrie! — Et quand vos administrations sont régénérées, quand votre Société Populaire est régénérée, quand le peuple lui-même est régénéré (1), ils osent encore accuser les uns de fédéralisme, les autres de froideur et d'inertie ! — Et quel moment choisissent-ils pour jeter au milieu de vous cette nouvelle pomme de discorde? Quand nous avons besoin plus que jamais de nous rallier, quand il s’agit d’achever le grand ouvrage de notre Révolution, quand nous allons asseoir pour toujours la destinée de la France et peut-être de l’Europe entière.

« Mais ces hommes qui viennent si audacieusement nous armer les uns contre les autres et vous menacer tous de la guillotine, sont-ils donc tellement inviolables qu’on ne puisse les atteindre? Ah ! si de tels attentats sont tolérés, la liberté est perdue; si de tels attentaës s'étaient commis à Paris, déjà ces hommes seraient en état d’arrestation, déjà le scellé serait apposé sur tous leurs papiers. Eh! qui nous répondra que ces

(1) Nous entendons par là que le peuple d'Angers est entièrement dégagé des préjugés religieux qui le tyrannisaient (Vote de Baudin).