Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)

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menacent sont plus que suspects, ils sont désorganisateurs; bientôt vous en aurez justice. — Déjà vous êtes à moitié vengés, puisque nous avons découvert la vérité, puisque nous savons vous rendre justice. Connaissant les détails immenses des administrations populaires, surtout dans un pays qui depuis si longtemps est le théâtre de la guerre civile, dans une ville où il est passé près de trois cent mille hommes qu'il a fallu loger et nourrir, nous ne reprocherons point à vos administrateurs quelques négligences passagères, quelques abus de circonstances; nous partageons de cœur et d’esprit leurs pénibles travaux sans cesse renaissants, et nous leur donnerions des éloges st les républicains savaient parler ce langage.

« Nous savons tout ce que vous avez souffert; nous savons ce que vous souflrez encore; nous en gémissons. La France entière et plus encore la postérité partageront les sentiments d’admiration et de douleur que vous nous avez inspirés. Dépouillés de toutes les passions qui nous agitent, nos neveux, en lisant l’histoire de la Vendée, en parcourant les rives de la Loire, verseront des larmes de sang sur vos malheurs, comme nous en avons versé nous-mêmes en les apprenant. Mais ce qui doit vous consoler, c’est que Le terme de vos maux approche, et vous pourrez retrouver le bonheur. Il est une grande vérité, c’est que, si la guerre de la Vendée vous a coûté beaucoup, les avantages qui en résultent sont incaleulables pour vous-mêmes. Cette guerre a purgé votre sol de tout ce qu’il y avait d’impur. On n’y trouvera plus d’eselaves. S'il restait encore parmi vous quelques faux frères, vous les connaîtrez bientôt; ils portent sur leurs fronts humiliés le cachet de la réprobation. — Cette guerre vous a guéris pour toujours de la manie des prêtres, Il ne vous fallait rien moins que les atrocités qu’ils ont commises sous