Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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Montesquieu et de Voltaire, célèbres par tant d’autres succès, le P. Daniel, fort estimable sous beaucoup de rapports, malgré les reproches qu'il a mérités; Velly et ses continuateurs, qui n’ont guère surpassé le P. Daniel que parce qu'ils n’étoient pas Jésuites, et parce qu'ils ont trouvé des secours dont il avoit été privé; le sage abbé Fleury, dont le roi de Prusse, Frédéric Il, ne dédaigna pas de se faire labréviateur; Rapin de Thoiras, qui fit connoître à l'Europe Fhistoire d'Angleterre, quand les Anglois n'avoient pas encore d’historiens ; le P. du Halde, historien des Chinois, qu'on accuse, peut-être sans fondement, de les avoir fattés; Rollin, bon écrivain, mais un peu trop diffus, et qui manque quelquefois de critique; Dubos et Mably, qui virent d'un œil si différent les premiers siècles de la monarchie Françoise; abbé de la Bléterie, qui a un peu d’afféterie dans son style, et le Beau, un peu de boursouflure ; de Guiïgnes, qui, dans son Histoire des Huns, fruit d’un immense travail, embrasse une grande partie de celle de l'Orient et de l'Occident; Raynal, qui a gâté son ouvrage par des beautés déplacées, des pensées téméraires et une affectation presque continuelle de philosophie; Désormeaux, plus recomman-

dable par son Abrégé de l’histoire d'Espagne que