Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

LÉGISLATION. 259 prérogatives, impôts, revenus des propriétés, division des citoyens en classes eftde l'État en provinces, les coutumes’ les plus respectées, les institutions les plus antiques, les tribunaux les plus redoutés, tout succomba presque à-la-fois ; et telle étoit la force de cette impétuosité même, que les racines Les plus profondes semblèrent les plus faciles à arracher.

Depuis un grand nombre d'années, la nécessité de réformer nos lois frappoit tous les esprits; . mais peu d'hommes étoient dignes qu’on les chargeät d'y concourir. Les rapports infinis dont la législation se compose, la placent au rang des sciences les plus difficiles : toujours elle a nos passions en perspective et pour objet; elle agit continuellement sur le cœur humain, table mobile où les empreintes ne sont pas toujours les mêmes, où les mêmes empreintes n’opèrent pas toujours le même effet, n'ont pas toujours la même profondeur : aussi l'antiquité eut à peine quelques législateurs parmi un grand nombre de philosophes, de savans, de poëtes, d'artistes, de personnages illustres dans tous les genres. Mais il est beaucoup de choses que les hommes croient bien comprendre, parce qu'ils les voient sans cesse en action devant eux. Pendant plusieurs années, on ne sembla pas douter que

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