Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut
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recensement des connoissances, ainsi que nous en formons le tableau pour une époque déterminée. La philosophie a conservé généralement, en Angleterre, un caractère distinctif. qu’elle tient autant de l'influence exercée par Bacon, Locke et Shaftesbury, que du génie de la nation. Moins portés que les Allemands aux théories spéculatives, la plupart des écrivains Anglois ont considéréla philosophie comme une science qui repose sur l'observation, et qui doit se terminer à des résultats prâtiques. Îls se sont attachés à étudier les faits, à les mettre en ordre, à les généraliser, et à chercher les applications utiles. Si cette marche prudente Îes à privés quelquefois des succès qui appartiennent à la hardiesse des abstractions, elle leur a permis de recueillir des fruits plus appropriés aux besoins de la société humaine.
Ce n’est pas que le siècle dernier n’ait vu les esprits partagés aussi en Angleterre entre divers systèmes spéculatifs, l’idéalisme de Berkeley; le matérialisme de Priestley, Îe scepticisme de Hume, l'hypothèse de Hartley sur le principe d'association, fiée de près à la doctrine de Stahl. D'autres hypothèses ont été tentées pour expliquer les déterminations de la volonté par des caractères mécaniques, et la loi du devoir par des
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