Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LOUIS XVIII ET CHARETTE. 241

à

vous ai exprimés dans ma dernière lettre n’ont pris que plus d'autorité et les commissions que je vous ai données n'ont fait qu'acquérir plus d’importance... Je ne terminerai pas cette lettre sans vous parler, je ne dirai pas du désir, mais du besoin impérieux que j’éprouve tous les jours davantage d’être auprès de vous, de vaincre ou de mourir à la tête de ma brave armée catholique et royale. »

Quelques jours plustard, hanté par la pensée qui clôt cette lettre, il y revient en des termes plus vibrants, plus enfiévrés :

« Je vous ai écrit dernièrement que ce n'était pas seulement les armes à la main que vous pouviez me servir; je vais vous en fournir un autre moyen. Votre communication avec l'Angleterre est certainement bien ouverte à présent et je ne doute pas que vousn'en ayez pareillement une avecl Espagne. Il s’agit d'en profiter pour me rendre le plus grand des services. Le devoir, l'honneur, l'amour de la gloire, le sang de Henri IV qui bout dans mes veines, tout ce qui peut agir sur mon âme m'appelle auprès de vous, et je souffre, je m'indigne de mon oisiveté. Faites bien sentir, et, assurément, cela est aisé, à l'Angleterre et à l'Espagne, combien il est nécessaire que je

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