Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

290 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

nom, il dénonce Kléber « comme ami de Pichegru », fait destituer le général de Salm « comme un vil espion » et, sous un prétexte, il expédie à Paris les généraux Férino, Souham et autres qu'il tient pour suspects.

Enfin, en recevant le commandant intérimaire

de l’armée de Rhin-et-Moselle pendant l’absence de Moreau appelé à Paris, il revient à la charge : « Vous m'avez donné le commandement de deux armées. Le conserverai-je longtemps? Faites-le _ moi connaître afin que cette armée ressemble aux autres. Pichegru qui, depuis six mois, y a fait placer beaucoup de ses partisans, pourrait compter sur quelques-uns. Je ne veux point de sang; j’abhorre les mesures violentes. Il est cependant à déplorer que les circonstances forcent le gouvernement à faire grâce à ceux qui voulaient livrer notre pays à leurs plus cruels ennemis. Réfléchissez-y, Barras : la faiblesse d'un gouvernement encourage les facüeux et nous n’aurions pas à déplorer les temps affreux qui viennent de s'écouler si les chefs des sections eussent suivi le maitre à l’échafaud. »

Nous voilà bien loin du Hoche de 1793, que le Comité de Salut public faisait arrêter comme

traitre, et de celui de 1795, si chevaleresque