Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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« dans la nuit qui.suivit la proclamation de la guerre, € fin d'avril 1792.

« Intitulé d’abord Chant de l’armée du Rhin, il « parvint à Marseille par la voie d’un journal constitu« tionnel rédigé sous les auspices de l’illustre et mal€ heureux Dietrich‘. Lorsqu'il fit son explosion, quelques « mois après, j'étais errant en Alsace sous le poids d’une « destitution encourue à Huningue pour avoir refusé « d'adhérer à la catastrophe du 10 août, et poursuivi « par la proscription immédiate qui, l’année suivante, « dès le commencement de la Terreur, me jeta dans les « prisons de Robespierre, d’où je ne sortis qu'après le € 9 Thermidor. »

À

Dans cette note, Rouget donne bien l’expression vraie qui convient pour désigner le rôle exact de /a Marseilluise. Elle fit son explosion. En effet, dès son apparition, ce chant fut reçu avec un enthousiasme incroyable et son influence fut immense pour le triomphe de nos armes. Ce fut un allié, un stimulant, une source d'énergie et de vigueur pour les soldats qui le chantaient en allant au combat. Dans sa belle étude sur les chants de l’armée française, Georges Kastner rappelle et glorifie les triomphes de la Marseillaise.

Quand on la faisait exécuter ou chanter devant les soldats, ils se disaient entre eux : «Qu'est-ce done que ce diable d'air? il a des moustaches! »

Dans un jour d’enrôlement volontaire, au lieu de 600 hommes qu'on demandait, 1100 s’enrôlent sous l’influence de ses mâles accents. Au commencement de septembre 1792, l'imprimerie du département de la guerre tira cent mille exemplaires de la Marseillaise

1. Qui, plus tard, fut arrêlé et exécuté à Paris.