Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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de Kléber, l’'Hymne à la Paix; en 1814, le Chant du Jura n’eurent qu’un succès médiocre et passèrent presque inaperçus. Les derniers chants de Rouget parurent en un volume en 1825. Nous sommes en 1814.

Béranger commençait à être connu, goûté, apprécié; ses chansons séduisirent Rouget qui fit pour plusieurs d'entre elles des airs nouveaux. Mais Béranger n’admettail pour ses chansons que des airs connus et populaires parce qu’il chantait surtout pour le peuple.

Les deux poètes ne se connaissaient pas encore. Nous avons vu que la première lettre que Béranger écrivit à Rouget de Lisle, date de 1823. Elle n’est point écrite avec la familiarité que nous retrouverons plus tard dans leur correspondance.

À la date du 29 août 1823, nous trouvons une réponse de Béranger à Rouget. Le chansonnier était à cette époque atteint d’une bronchite ou d’une pneumonie, pour laquelle même Rouget lui donnait un conseil.

Il lui répondit :

« Rungis, 29 août 18923. « Monsieur,

« Je n’aï pas encore fait usage d’eau de goudron, bien « que les médecins en reconnaissent l'efficacité. Je n’en « suis encore qu'aux eaux d'Enghien et aux vésicatoires € volants : tout cela me retient à la campagne, mais je «n'oublie pas la mission dont M. Lafitte m’a gratifié. «Je charge un de mes bons amis de vous porter les € 300 franes que je viens de faire toucher chez Jui. La € personne qui vous remettra cette somme ignore d’où «elle vient et pourquoi elle vous est remise; comme elle « ne vous connaît pas personnellement, ayez la bonté de € lui donner un reçu si elle vous en demande; mais € faites-le en mon nom seulement, et comme souserip« tion à votre recueil. Dorénavant, je m’arrangerai pour