Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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Qui leur donna pour gite un lit à l'hôpital.

Puis, remontant le cours des fastes de l’histoire,

On rappela des noms chers à toute mémoire,

Partout, au nom du ciel, des crimes consommés

Sur des hommes de cœur justement renommés !

Dolet ou Palissy, Galilée ou Socrate,

À leurs persécuteurs infligent un stigmate.

Qu'ils nous servent d'exemple, hélas! corrigeons-nous. Trop souvent, pour les sots, les sages sont des fous: !

Vous, fourmis aux écus, en faisant vos recettes, Pour l’artiste dimez, dîimez sur vos cassettes, La cigale a son rôle, et ses puissants refrains Stimulent votre cœur ou calment vos chagrins.

Ou réelle ou fictive, cette scène n’en retrace pas moins la triste situation de notre héros, et la bienveillance inépuisable de Béranger, dont la vie a été une série d'actions louables, désintéressées, marquées au coin si précieux de la modestie et de la bonté s’exerçant sans ostentation.

Nous retrouvons la trace des relations de Rouget et de Béranger à la date du 20 août 1829. Dans toutes nos recherches le chansonnier est jusqu'ici le seul par la correspondance duquel nous connaissons la fin de la vie de l’auteur de la Marseillaise ?.

Au 20 août 1829, Béranger n'avait plus qu'un mois à faire de la prison à laquelle il avait été condamné :

€ Dix mille francs, dix mille francs d'amende, Dieu, quel loyer pour neuf mois de prison. »

Même du fond de sa prison, Béranger faisait toujours

1. Béranger, Correspondance, t. IT, p. 134. — « Les sages m'ont également accusé de folie sous la Restauration. » 2. Un autre a été aussi son bienfaiteur. Nous en parlerons plus loin.