Serbes, Croates et Bulgares : études historiques, politiques et littéraires

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dit Hermannstadten Transylvanie. Après avoir été sommairement interrogé par le jésuite Antone Dino il fut expédié à Vienne et provisoirement interné à l'hôpital de cette ville. Il sollicita en vain une audience impériale pour se justifier auprès du souverain. Il avait signé sa requête du titre de despote d’Illyrie et de Mésie, autrement dit des pays serbes. Mais ces provinces, l'Empereur entendait, s’il en devenait maître, les annexer directement à ses États et les titres que s’attribuait Brankovitch portaient en eux-mêmes sa condamnation. Cependant les Serbes qui ne soupçonnaient pas la fraude du prisonnier le considéraient comme le chef moral de leur nation. Ils demandaient qu’il fût mis à leur tête pour faire campagne contre les Turcs. Mais la cour de Vienne n’entendait point relâcher son prisonnier. Elle se contenta de donner aux Serbes un voïevode ou chef de leur race, Manastirli qui se distingua notamment à la bataille de Slankamen (1691). Pour calmer l’indignation des Serbes qui se regardaient comme offensés dans la personne de leur che national, l'Empereur consentit à accorder à Brankovitch une pension provisoire de mille florins et le fit transporter de l'hôpital à l'hôtellerie de l’Ours d’Orsur le Fleischmarkt. Il y était d’ailleurs sous bonne garde. Toutefois on lui laissait une liberté relative et on lui permettait d'exercer dans une certaine mesure les droits qu’il prétendait tenir de son titre de despote. Ainsi nous le voyons au cours de l’année 1693 conférer un brevet de colonel et adresser à la nation serbe uné proclamation où il déclare que les affaires litigieuses entre sujets serbes doivent en dernière instance ètre portées devant son auguste personne. Il recevait sans obstacle Le patriarche serbe Arsène LIT, venu à Vienne pour défendre auprès de la chancellerie les intérêts de sa nation. En revanche le patriarche et les hauts dignitaires du clergé serbe adressaient à l'Empereur requêtes sur requêtes pour obtenir la liberté de leur illustre compatriote. Lui-même, gitimité de ses prétentions et pour les justifier méditait d'écrire

Brankovitch, rédigeait un mémoire pour prouver la lé

- LE : sa chronique qui n’est au fond qu’une longue apologie.