Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
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dans des temps reculés, d'habitations aux indigènes. Tarente est une jolie ville, bâtie sur un promontoire. Les environs sont couverts d’oliviers. A environ une demi-heure de distance du port, se trouve un ilot, nommé Polegio, qui défend l'entrée de la rade. J’y fus envoyé avec une trentaine d’hommes et un officier d'artillerie, qui commandait le service de quelques pièces de canon.—L’ilot n’était point habité ; il n'avait qu’un fortin et des casemates ; nous y passâmes assez agréablement notre temps ; nous étions les gardiens de la rade; chaque embarcation devait nous prouver qu’elle était en règle et munie de sa permission de navigation ou de pêche; le service nous permettait de recevoir beaucoup de petits dons en nature, tels que poisson, bon vin de Sicile, sucre, café, etc.; nous tâchions de n’être pas sévères à l'excès, pour maintenir les marins dans de si bonnes dispositions. J'étais resté près de deux mois dans l’île de Polegio, lorsque je fus rappelé à Tarente, d’où notre départ fut décidé pour Livourne, en passant par St. Arcan-Angelo, où nous séjournâmes quelques jours, puis nous allâmes à Ancône, Bologne, Pise,