Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire
294 SOUVENIRS D'OCTAVE LEVAVASSEUR
gués, je m’élançai en avant dans cette charge, avec l'espoir de prendre à l’ennemi un cheval frais. J'aperçois un chasseur qui démonte un cavalier : « Vite, lui dis-je, à moi ce cheval; combien? » Il me demande six napoléons; je les lui donne, et, tandis qu’il m'aide à changer de selle, arrive le général Colbert, qui intime au chasseur l’ordre de ramener le cheval au régiment, où il doit être employé au service des officiers, et fait observer qu'il n’a pas le droit de le vendre. Je soutiens que le cheval m’appartient, que je l’ai payé, que je l'ai pris avec le chasseur. Le général Colbert, voyant mon insistance, cède alors et ordonne au cavalier de rejoindre son corps. Je montai sur le cheval anglais et remis le mien à un chasseur du 15° qui était démonté, en lui promettant bonne récompense s’il me le conservait.
Notre cavalerie fit à diverses reprises des charges de la même manière et repoussa enfin l’ennemi jusqu'aux plaines de Planchenoïis, où neus passämes la nuit.
Le 18 juin, reconnaissant que l'ennemi a pris
- position en avant de la forêt de Soignes et hérissé
ci était chargé avec les IIIe et IVe corps de la poursuite des Prussiens. Son frère Édouard commandait ia brigade de chevau-légerslanciers de la cavalerie légère de la Garde (Lefebvre-Desnouettes). L’ainé des trois, le général Auguste de Colbert, avait été tué en Espagne en 1809 (voir p. 439). (Note de l'éditeur.)