Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

1815 — LES CENT JOURS. WATERLOO 297

galop, et j'atteins d’abord le prince Jérôme, dont les troupes occupent en masse un vallon, en arrière d'un petit bois. Je continue, mais, avant d’arriver au général d'Erlon, mon cheval s’abat et Le papier,

division de gauche el en la soutenant par les autres divisions du Ier corps.

Sur la copie (conservée aux Archives de la guerre) de cet | ordre d'attaque, il est mentionné que l'original, de la main de Soult, portait en marge cette note au crayon et signée Ney : Le comte d'Erlon comprendra que c'est par la gauche, au lieu de la droite, que l'attaque commencera. Communiquez cette nouvelle disposition au géréral Reille.

Cette note, un peu différente de celle restée dans le souvenir d'O. Levavasseur, semble indiquer (comme le remarque M. Houssaye, 18145, t. II) que des instructions antérieures avaient été données à d’Erlon pour attaquer avec sa droite, c’est-à-dire par Papelotte et la Haye.

En ordonnant de pousser droit sur Mont-Saint-Jean, Napoléon se proposait non de tourner la gauche ennemie, mais bien de percer en son centre la ligne anglaise.

Vers 11 heures et demie, l'Empereur ordonna à Reille d’entamer le combat à la gauche (prince Jérôme) contre Hougoumont, pour faire précéder d’une démonstrative l'attaque principale. Puis, à 4 heute et demie, l’ordre fut envoyé à Ney en vue de cette dernière, qui commença de suite contre la Haye-Sainte et la crête du plateau de Mont-Saint-Jean. À ce moment même venait d'être signalée l'approche des Prussiens au loin sur la droite, dans la direction par où Napoléon attendait Grouchy! C'était le corps de Bülow, amené par Blücher comme appui aux 67000 hommes de Wellington! Les Prussiens débouchaient vers Plancenoït devant le VIe corps, à partir de 4 heures et demie, alors qu’une seconde attaque contre la Haye-Sainte reculait et que Ney avait lancé à la charge les escadrons de Milhaud et de Lefebvre-Desnouettes. A la fin de la journée, deux autres corps prussiens faisaient successivement irruption sur le champ de bataille. Déjà les Anglais, un instant ébranlés par les charges répétées de toute la cavalerie ct les nouveaux assauts contre leur centre, opéraient un mouvement général en avant: les Français se retiraient pèle-mêle sur le plateau de la BelleAlliance, où tenait encore la Vieille Garde, mais ils allaient s’y trouver enserrés, comme dans un étau, et, à la nuit tombée, commençait la déroute! (Note de l'éditeur.)

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