Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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une arrestation. Après une discussion fort animée, Sartiges me proposa un rendez-vous au café des Ambassadeurs, en me faisant entendre qu'il arrangerait cette affaire moyennant quelques sacrifices d'argent. Je courus de suite chez MontesquiouFezensac pour lui raconter cette scène; je me rendis aussi chez M. de Saint-Maurin, mon compatriote et major des gardes du corps. M. de SaintMaurin, indigné, me dit de venir le prendre à la parade. J’allai le trouver, et, montant dans sa voiture, nous nous rendîmes chez Despinois, qui avait tous ses officiers auprès lui. M. de SaintMaurin fit part au général de ce qui était arrivé. Despinois, m'interpellant avec hauteur, me demanda si je connaissais l'officier qui était venu chez moi. Il était présent, je le montrai. Sartiges se récria, prétendant que c’était sur mon invitation qu'il m'avait visité, ete., ete. Despinois entra en fureur et ordonna qu'on arrêtât Sartiges sur-lechamp. Cette arrestation n’était qu’un jeu, car, le lendemain, je rencontrai Sartiges se promenant aux Tuileries.

Ces scènes se renouvelaient journellement : les officiers de Waterloo étaient poursuivis, traqués partout. On avait fait quatorze catégories d’officiers; j'étais dans la dernière. Mon ancien camarade Clouet, alors en faveur, crut devoir se porter caution pour moi. Afin de me soustraire aux poursuites, j'étais revenu à Breteuil chez ma mère.