Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire
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s’immiscer en rien dans les actes du gouvernement du roi. » Ces paroles étaient indignes de Wellington. Le roi n’était bien entré dans Paris qu’en vertu de cette même capitulation. Wellington n'avait pu remettre la capitale à Louis XVIII qu'aux charges, clauses et conditions qu'il avait souscrites lui-même : le roi, en violant la capitulation sous ses yeux, le rendait responsable de ce grand crime. N’est-il pas honteux de penser que le procureur-général Bellart et la Chambre des pairs se soient opposés à ce que les défenseurs pussent plaider les moyens tirés de ces circonstances?..…. Le prince de la Moskowa mort, ma carrière militaire était finie : le glorieux nom de Ney planait sur moi et me désignait à la proscription :!).
En soulevant un coin du voile sanglant qui enveloppe cette grande ombre, j'ai senti plusieurs fois mon cœur défaillir et ma main s'arrêter. J'ai déploré mon insuffisance à dépeindre ce noble guerrier trahi par la fortune, et je me suis demandé si méler ma vie à la sienne n’était pas une profanation? Mais, résolu à attribuer à ses ordres, à ses conseils, à son exemple, le peu de bien dont je
(4) La peine de mort fut votée par la Chambre des pairs le 6 décembre, et le maréchal fut fusillé le lendemain matin, près de l'Observatoire. (Note de l'éditeur.)