Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire
74 SOUVENIRS D’OCTAVE LEVAVASSEUR
réchal, je faisais partie du groupe qui suivait le duc d'Elchingen. Bientôt j'eus le bonheur d'attirer son attention; aussi s’adressait-il dès lors à moi pour remplir les mêmes fonctions que ses aides de camp.
Au 20 septembre, le corps aux ordres du martchal Ney occupait la Haute Souabe, sur la rive droite du Danube, jusqu'aux frontières de la Suisse, du Vorarlberg et du Tyrol; le maréchal avait son quartier général à Memmingen. Cependant l’armée prussienne et l’armée de Hanovre, fières de leur nombre et de leur antique valeur, souvenirs encore palpitants du règne de Frédéric, s’avançaient à notre rencontre.
Le 5 octobre, la droite, composée des troupes aux ordres du maréchal Soult (IV: corps) et Ney (VI: corps) et d’une division bavaroise, était partie d’Amberg et de Nuremberg, pour se réunir à Bayreuth et se diriger ensuite à marches forcées sur Hof, aux sources de la Saale. Le 11, nous arrivâmes à Plauen, à une demi-journée de distance de Soult, le 13 à Neustadt et à Roda. L'Empereur, prévoyant que la bataille serait livrée le lendemain, à Iéna, avait donné l’ordre que notre corps d’armée marchât toute la nuit pour être en ligne (1).
(1) Le 13 octobre, Napoléon accélérait le plus possible la marche de ses divers corps, en vue de la grande bataille, qu’il comptait ne livrer sans doute que le 15 avec toutes ses forces contre l’armée saxo-prussienne réunie.
Le 1%, dès le matin, les troupes de Lannes (Ve corps), parvenues la veille au soir sur le Landsrafenberg, refoulaient malgré