Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire
* 78 SOUVENIRS D'OCTAVE LEVAVASSEUR
Cependant, avant mon départ, ils m’envoyèrent en présent un magnifique cheval blanc, avec un harnachement des plus rares et conforme à l'ordonnance
. de ma fonction d'aide de camp, que je crus devoir accepter : c'était, de leur part, un acte de reconnaissance pour le service que je leur avais rendu, en les sauvant des réquisitions illégales du général Vandamme, et pour le désintéressement que j'avais montré en m’acquittant de mon devoir selon leur désir, sans lever d'autre contribution que celle des chevaux. Je retournai à Magdebourg, où les chevaux hanovriens furent répartis dans les batteries. Le général Seroux ne jouit pas longtemps de sa brillante position. Bientôt, le 16 novembre, le maréchal Ney reçut l'ordre de suivre le mouvement général. Nous nous trouvions par le fait en arrière du gros de l’armée qui nous avait précédés à Berlin. Nous savions que l’armée russe s’avançait et que l'Empereur se portait en avant pour la combattre.
Nous marchâmes en toute hâte sur Potsdam, Berlin, Francfort-sur-l'Oder et Posen, où nous retrouvâmes le quartier général et l'Empereur qui nous dirigea sur Thorn, tandis que Murat et Soult étaient poussés en avant sur Varsovie. Nous passämes la Vistule, le 6 décembre, à Thorn, d’où nous chassâmes les Prussiens, et, le 9, les avantpostes du corps du maréchal Ney allèrent prendre position dans la petite ville de Strasburg, tandis