Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire
80 SOUVENIRS D’'OCTAVE LEVAVASSEUR
Pendant ce temps, Lannes livrait aux Russes, devant Pultusk, un combat opiniâtre. Les deux armées se heurtèrent dans la boue : on vit des régiments fondre l’un sur l’autre presque à portée de sabre et les chevaux, enfoncés jusqu’au poitrail, rendre inutile l’ardeur des cavaliers (1).
1807.
Le 24 janvier, une colonne russe se présenta devant Liebstadt et y attaqua les troupes du prince de Ponte-Corvo; les hostilités reprirent ainsi (2).
(14) Ces combats livrés, par le dégel, la pluie et la neige, furent les derniers de la campagne de 1806 : Russes et Prussiens se retirant séparément, et non sans difficultés, l'Empereur, aux premiers jours de janvier, fit prendre à l’armée ses cantonnements d'hiver. (Note de l'éditeur.)
(2) Il est intéressant de constater ici une lacune que l’auteur a laissée, avec intention sans doute, dans son récit si suivi depuis le début de la campagne et muet sur les mouvements du maréchal Ney de la fin de décembre jusqu’au 24 janvier.
L'Empereur, en faisant prendre, aux premiers jours du mois, des cantonnements d'hiver à toute l’armée, assignait comme * positions au Vle corps Chorzellen, Mlawa et Soldau (sur l'Ukra), de manière à couvrir au loin la place de Thorn et à se trouver en ligne avec les autres corps. Ses ordres, par la négligence ou la malveillance de Bernadotte, ne parvinrent à Ney que le 18, après que celui-ci, pour observer la direction de Kænigsberg et donner des cantonnements espacés et meilleurs à ses troupes, les avait poussées le long de la rivière de l’Alle. Napoléon infsrmé fit exprimer son mécontentement par Berthier en termes sévères, qui émurent beaucoup Ney, et prescrivit à celui-ci de revenir en arrière, sur les points indiqués, entre le IVe corps et le Ir, placé à l'extrême gauche,
Le mouvement de retraite, entamé aussitôt, se fit du 20 au