Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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MORANDE POLICIER. 9

Pelporre, qui se faisait appeler Lafitte de Pelporre, parce qu'il avaittrouvé, parmi les femmes de chambre de la reine d'Angleterre, une vieille fille, nommée Lafitte, à laquelle il avait persuadé qu’il était son parent. Ce Lafitte, fils d'un gentilhomme de Monsieur, était, à vrai dire, un assez mauvais drôle. Renvoyé de deux régiments où il avait servi, enfermé quatre ou cinq fois sur la réquisition de sa famille, d’une moralité douteuse, il avait infiniment d'esprit. On lui attribue généralement la paternité de libelles qui firent grand scandale et sur lesquels nous reviendrons : les Petits Soupers de Phôtel de Bouillon, les Amusements d'Antoinette.

d'ignorance lorsqu'il a parlé de la banque d’Angleterre; 2° que je l’ai empêché de donner une édition capucine des œuvres de M. de Voltaire; elles prouvent aussi que, si sa digne compagne le quitta pour se réfugier dans un logement où je la visitai,ce ne fut pas moi qui l’engageai à dénoncer l’annaliste au lord Mansfield pour lui avoir retenu (elle disait volé) ses effets. Je ne rappelle ce trait que pour donner une explication du paragraphe des annales rapporté par Brissot. M. Morgan d'Amiens a été témoin qu’au milieu de la rue de Piccadilly de Londres, sa figure reçut de moi la récompense de ce paragraphe. Si je n’appuyai pas avec force un instrument contondant sur ses épaules, j'en pris au moins la mesure. Linguet a pu dire qu’il fallait traiter mon nom comme la Justice traiteraitmes cendres ; mais, comme le vent n’emportera jamais ce que je lui ai placé au milieu du visage, il peut se liguer avec Brissot. »