Trois amies de Chateaubriand

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122 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

ment de 1804, l’éprouvait pour la mort de Pauline de Beaumont. Il en fit donc hommage, plus tard, à Juliette Récamier, comme du reste il lui offrait le cœur où s'était logée, l’espace d’une saison, l'Hirondelle. Et lui, s’était-il souvenu de la si belle dame qu’il avait vue, ur matin, de blanc vêtue, sur un sofa de soie bleue? Songeant à ces choses, plus tard, beaucoup plus tard, il se rappelle qu’en 1814, tandis que Mme Récamier était à Naples, il était lui à la Valléeaux-Loups. Et il met tout son zèle à se demander si, quand il décrivait dans Les Martyrs les séductions délicieuses de Naples et de son golfe de volupté, ül ne pensait pas obscurément à Juliette.

Cet effort d’une tendancieuse mémoire est joli. Je l’approuve. C’est le fait d’un cœur bien épris, de vouloir imaginer qu’il a aimé toujours et même avant de s’en apercevoir. Chateaukriand qui rebâtit sa rêverie et la consacre à son nouvel amour me plaît. J’apprécie le soin délicat avec lequel il cherche, dans ses confus souvenirs, Juhette. Si l'aventure n’est pas l'exactitude même, pour lui, du moins le regrette-t-1l. Et c’est l’authentique histoire d’autres amours, qu'il désire là.

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Le Consulat fut, pour Juliette, une époque brilfante. Elle fit, pendant le printemps de 1802, un triomphal voyage en Angleterre, Le prince de Galles,