Trois amies de Chateaubriand

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d’Hubert Robert, elle avait fait installer une sorte de boudoir; auprès d’un piano-forte, un ravissant Bt de repos. Et elle, drapée dans son égyptienne que des fourrures garnissaient, les boucles adorables de ses cheveux rejetés en arrière avec un air attentif de négligence, le regard humide qui allait du dessin à l’admirateur, elle inc: ait sa souple taille vers le carton € que sa main charmante effleurait ».

Reichardt observa poliment que Gérard devait la * peindre en telle attitude. Elle répondit que Gérard n’y avait point manqué. Mais Reichardt, qui ensuite vit le tableau, assure que, cette fois, l'artiste fut inégal au modèle.

Juliette lui rappela son prochain bal. Et Reichardt ne l’oubliait pas. Seulement, ce bal fut moins réussi que le précédent. Il y eut trop de monde, une quantité folle d'étrangers, des Anglais, des Russes, des Autrichiens, des Néerlandais. Un luxe énorme de toilette; seule était simple — et délicieuse — Juliette, en robe blanche. Il y eut tant de monde qu’à peine enfin put-on organiser les danses. Et même, on fut, à cause de l’affluence, un peu vulgire. Des hommes, Leur voir les jolies femmes et les danseurs fameux, tels que M. Trenitz, montèrent sur les cheminées. Cette foule cireula partout, avec désinvolture. Il y avait, dit Reichardt, de jeunes Anglais qui sortaient pour la première fois de leur île et qui étaient un peu « patauds », Dans la chambre de Juliette, l'un d’eux renversa un guéridon chargé de bibelots,

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