Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
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ÿ a près de Szopron un district de parler slovène complètement isolé.
Il n’est pas un Yougo-Slave qui puisse penser sans amertume à ces frontières ethniques septentrionales; c’est là, en effet, que les Yougo-Slaves ont perdu le plus de terrain et que toute la puissance de l’attaque allemande à le plus lourdement porté sur le peuple slovène. La frontière du Nord a toujours été le point vulnérable du territoire yougo-slave; nulle part la lutte des nationalités n’a été engagée avec plus de violence ni avec plus de sacrifices que dans la fertile contrée viticole de la Styrie et dans les pays forestiers de l'alpestre Carinthie. À ce propos, il est intéressant de remarquer qu'aucune carte remontant à l’époque de l'absolutisme autrichien ne décèle le moindre effort pouf diminuer le territoire slovène. Dans la manière dont il s’est comporté à l'égard des problèmes nationaux si variés de la monarchie dualiste, l’absolutisme d’un âge disparu s’est montré bien plus équitable que le fanatisme national des Allemands d'aujourd'hui.
Aux alentours de 1850, la frontière linguistique officielle montait beaucoup plus au nord qu’elle ne le fait actuellement. Les vieilles cartes la représentent comme passant entre les districts de Maribor et de Gratz, en Styrie: elle coïncide ainsi avec la vraie ligne de démarcation entre le territoire linguistique allemand et le territoire linguistique slovène. Sans aucun doute, par conséquent, l'Autriche était alors plus favorable à une politique nationale: mais cette tolérance disparut aussitôt que les nationalités diverses se trouvèrent soumises au prussianisme. Aujourd’hui, la frontière linguistique officielle court, au nord, depuis Radgona (Radkersburg) sur la Mur, par Spielfeld et Arvez (Arnfels), jusqu'à Labod (Lavamtünd) en Carinthie. De là elle passe au nord de Velikoyec et de Celoxyec (Klagenfurt), atteint Blatograd (Moosburg) par le Gosposvetsko Polje (Zollfeld), célèbre dans l'histoire, puis gagne de là Beljak (Villach) par les lacs de Wôrth (Vrzsko Jezero) et d’Ossiach (Osojsko Jezero): elle