Variétés révolutionnaires

154 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

dans une maison de confection des manteaux de représentants du peuple en casimir anglais. Le ministre faisait savoir aux Cinq-Cents qu'il avait ordonné la saisie de ces manteaux « pour ne Das exposer la représentation nationale à se compromettre elle-même en se présentant en spectacle de la violation de ses propres lois. ».

Calès blâma vivement la légèreté du ministre de la police et affirma que les étoffes saisies à Lyon comme marchandise anglaise avaient été vérifiées par la commission des Cinq-Cents et sortaient des manufactures de Sedan. Il protesta contre la saisie indûment opérée, affirmant que les casimirs avaient été coupés à Paris sous les yeux du représentant Lepage, qui avait gardé les chefs des pièces ; il termina son virulent discours en accusant le ministre de la police de chercher à exciter les esprits contre le conseil des Cinq-Cents. La commission des inspecteurs proposait au conseil de faire cesser une saisie injustifiée et d'adresser un message al Directoire « pour l'instruire de l'outrage fait à la représentation nationale par le ministre de la police. »

La discussion sur les conclusions du rapport de Calès fut des plus vives. Garran de Coulon prit la défense de Sottin, que combattit vigoureusement Henri Vergniaud, député: de Saint-Domingue, et parent du chef de la Gironde. Les Cinq-Cents votèrent les conclusions de Calès. Quelques jours après, l'infortuné Sottin, victime de son zèle, était remplacé au ministère de la police générale.