Variétés révolutionnaires

156 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

Sedan et de Metz en 1870. Mais pas plus que sous la dictature de Gambetta, la France révolutionnaire ne perdit courage. Elle tenta un de ces efforts qui eussent peut-être réussi en 1871 si les hommes atteints de la noble folie du patriotisme avaient gardé le pouvoir de continuer la lutte. Le 25 mars 1793, la Convention nomma un comité de défense et de sûreté générale qui, le 5 avril, au lendemain de la trahison de Dumouriez, fut transformé en comité de salut public.

Les circonstances étaient critiques. Il fallait organiser la défense sur tous les points à la fois, lever des troupes, trouver des armes et des approvisionnements, créer des armées. Jusqu'alors on n'avait pris que des demi-mesures; la Convention, par le décret du 30 avril, révoqua les pouvoirs de tous les commissaires déjà envoyés dans les départements pour surveiller la levée des recrues et institua onze armées : celles du Nord, des Ardennes, de la Moselle, du Rhin, des Alpes, d'Italie, des PyrénéesOrientales, des Pyrénées-Occidentales, des côtes de la Rochelle, de Brest et de Cherbourg. L'Assemblée choisit de nouveaux commissaires dans son sein et en envoya douze à l'armée du Nord, dix à l'armée du Rhin, et quatre à chacune des neuf autres. Le décret du 30 avril, en désignant les commissaires, fixait leurs attributions. En fait, la Convention donnait à ses délégués une autorité absolue comme la sienne, De concert avec les généraux,