Bitef

les nôtres ont trouvé le moyen de capter l’énergie invisible d’une communication à distance. On peut lire des volumes savants sur l’histoire du spectacle ancien ou certaines études d’archéologie en y apprenant quelque chose. Mais l’acteur par son travail a la possibilité de trouver une

réalité beaucoup plus directement. En approchant ce matériel il essaye de cerner la qualité d’une vibration, d’un son qui a été émis autrefois. Toute la recherche consiste à retrouver ce son, ce mot, à le servir, à voir ce qu’autrefois il a pu être. On se concentre sur la possibilité de produire un son jamais fait auparavant.

En promançant le vers antique ce n’est pas seulement le rythme qui vit mais l’imagination tout entière qui commence à se mouvoir dans des directions multiples. On essaye de voir des images dans le son. On croit que l’on devient celui qui, le premier, a prononcé les mots. Des vibrations cachées se laissent entrevoir et l’on commence à comprendre la » partición « du texte, d’une manière plus vraie qu’aucune analyse logique ne pourrait le faire. Ce n’est pas seulement notre imagination mais l’être entier qui vit par les mots. Il s’agit de dévoiler le paradoxe qui fait que la tête, le coeur et la voix ne sont pas séparés mais liés l’un à l’autre.

Le corps entier est un instrument complexe et sensible qui doit être ajusté si on veut s’en servir. Pour que le son sorte d’une manière juste, il est nécessaire de chercher et de prendre conscience d’une source, de trouver en soi-même un appui qui lui permette de grandir. Développer une possibilité d’affirmation complète. Un engagement. Le mouvement et la voix se retrouvent dans un effort commun. Le geste et la respiration existent indispensables l’un à l’autre comme l’expression d’un tout.

Ce n’est pas au moyen d r une technique quelconque que l’on découvre cette possibilité mais par l’ouverture d’une sensibilité particulière.

Ainsi qu’est-ce qui nous touche dans Electre, quel est son message à travers le temps? Que dit Electre au cours de sa longue lamentation? C’est difficile à déterminer. Prenons un mot qu’elle répète souvent: »ééé«. Oui, c’est simplement ce que l’on entend: »é« prolongé. Que signifie cette répétition continue d’une voyelle? Rien que l’on puisse traduire »é« ne veut rien dire d’autre que »é«. Le sens est dans le son lui-méme. Le caractère fondamental de la tragédie grecque peut être retrouvé dans ce son singulier qui ne pourra être recréé dans aucune autre langue. C’est dans la façon de prononcer ce son, que l’on peut découvrir le vrai sens d’Electre impossible à expliquer auparavant. Le mot est écrit pour être vécu au moment où il est dit, dans une relation immédiate avec le son, révélant une possibilité infinie de créer des états et des situations comme dans la musique. Il existe par lui-même et par rien d’autre. Il vient de quelque part. Il s’en va. On perçoit sa vibration. On la retient. On peut essayer de la faire vibrer en nous.

(Andréi Serbati)

Andrei Serban, , poreklorn Rumun, Jedan je od najinteresantnijih

serbanova

reditelja ¡novator a čitavog sveta. On i njegov vitalno značajan saradnik, Elizabeth Swados, navode u

trilogija

programa predstave da su oboje ucestvovali a rada Medunarodnog centra za pozorišna istraživanja Pitera Bruka, i da se osećaju vezanim za njega a svojim istraživanjima. Ta izjava je, istovremeno, skromna, tacna i zbunjujuča. Elizabeth Swados je bila pisac muzike kod Pitera Bruka, a Andrei Serban je učestvovao u Brukovim eksperimentima koji su se odnosili na prostor, vreme i život. Ipak, ova trilogìja, koju su pripr emuli tri godine, potpuno je njihovo délo. Ona predstavlja produžetak Brukovog rada u po zarista, u postavkama podsvesti.

Ti komadi su Medeja, Trojanke i Elektra. Oni se iznenadujuée mnogo razlikuju u prilazima, a svi su verbalno potpuno nerazumljivi. To je neverbalni teatar oralnih komunikacija. Serban se sluii jezikom kao muzikom. Njegovi glumei govore starogréki, latinski, pomato od svega i svaéega i koriste najtrivijalnije izraze. Lingvista ne bi mogao da ih razume, ali kao i svakom drugom, i lingvisti bi bilo jasno sta oni tumaèe.

Neposrednost Serbanovog pozorišta daleko prevazilazi pojam o narativnom znaéenju teksta u literarnom smislu. Serban uspeva da osnovne emocije, kao sto su Ijubav, patnja zbog neizvesnosti, prezir i strah, osetite na jednom nivou ne tako udaljenom od stvarnosti. Naravno, te emocije su u suštini potpuno pomerene nikakvo pozorisno prikazivanje ne mofe, na primer, da transponuje osećaj pravog boia, ali to svojevrsno pomeranje daje notu poetskoj ispravnosti delà. Pozorište Andreia Serbano vam pomafe da shvatite o čemu razmišljate.

Komadi, tačno definisani kao »delovi trilogije«, éudesno se razlikuju u strukturi. To su sve muz.ički komadi, u izvesnom smislu, jer plarnteća i prodorna muzika Elizahethe Swados predstavlja oslonac predstave. To je jedan uzbudljiv

svet, koji je cvrsto vezan za svoju zvuenu okolinu. Medeja je snazna, mračna i smirena predstava. To je tragedija videna ocima koje žmire. Trojanke su prava orgìja, jedan od retkih primera istinskog erotskog pozorišta koje sam ikad video. Elektra je ritual potpunog zadovoljenja, sa pravom zmijom i pravim golubom na sceni. I da ne čini ništa drago, Andrei Serban snažno ističe sìmbolizam u svojoj predstavi.

Ova muzicko-dramska trilogìja je divna i strasno je igrana, tako da nije samo potresna, veé i uverljiva. Treba da lutate kroz te grcke mitove, pamteéi, ali i zaboravljajuéi ponesto. Pustite mozak na otavu.

Ništa nije tako odredeno kao završne reéi. Sve tu zavisi od glume, koja ne bi mogia da se shvati u bilo kom