Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

NECKER |(!)

Il en fut de Necker comme de la plupart des Français que Catherine avait fréquentés. Elle eut le respect de la mémoire de quelques-uns, de Voltaire surtout, dont elle se plaisait à dire: « mon maitre, » mais elle les renia presque tous. Elle eut pour Voltaire certains ménagements et ne voulut pas admettre qu'il eût été pour quoi que ce fùt dans l'avènement de la Révolution. Mais Voltaire fut une exception. Necker eut le sort de la plupart des philosophes, de Diderot notamment qu’elle avait affectueusement reçu à Pétersbourg, et qui, nous le savons, devint à ses yeux un braillard à utopies dangereuses. A peu près tous les Français illustres avec lesquels l'impératrice avait été en relations éprouvèrent ce retour des choses d'ici-bas. Nousavons vu que ce revirement se produisit à l’heure où l’Europe eut la première

(1) Un extrait de cette étude sur les relations de Catherine et de Necker a paru en feuilleton dans le Journal des Débats (Débats roses), du 9 janvier 1894,