Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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sensation de la gravité du mouvement révolutionnaire. Il est facile de le constater à l'égard de tous ceux qui de près ou de loin se déclarèrent en faveur des idées nouvelles, même à l'égard de ceux quiindirectement parurent prêter à la Révolulion l'appui moral le plus léger.

Il en est de ceux que la Tsarine ne connut jamais, qui n’eurent jamais l'avantage d'être en correspondance avec elle, et qu’elle se borne à citer dans ses « pancartes, » comme de ceux qu’elle avait vus ou avec lesquels elle avait été en relations épistolaires. Les hommes qu’elle a portés aux nues avant 1789, comme Ségur, elle sera impitoyable pour eux aussitôt que la prise de la Bastille sera venue porter le trouble dans son âme.

Necker fut de ce nombre. Et il en est peu pour lesquels le revirement de la Tsarine fut plus rapide et plus curieux.

Malgré sa passion pour écrire, Catherine n'éprouva jamais le désir de correspondre avec le financier gencvois. Mais elle lut quelques-uns de ses ouvrages, et le nom de Necker revient fréquemment dans sa correspondance avec Grimm. Il est même à noter ce point singulier, qu’au moment où elle en arrive à dire de lui pis que pendre, elle prétend n'avoir jamais loué ses ouvrages ni ses talents de financier. Nous la voyons déclarer qu’elle ne s’est jamais méprise sur la valeur de cet économiste. Cependant, queiques années auporavant, Necker a été l’objet de son enthousiasme ! Il ne faut point être surpris de eet oubli | Nous sommes fixés sur la portée des oublis de l’Impératrice. Elle n’a cure des