Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 259

fléau que la démocratie française! ». Si Catherine eut véeu le jour où l’auteur de tant d'œuvres d’un idéalisme si élevé tint ce langage, il n'est pas sûr qu’elle n'eüt pas applaudi.

IV

Iln’était pas inutile, pour compléter l’idée que nous devons nous faire de Catherine II à partir de 1789, d'indiquer sa pensée sur Necker, car elle nous montre au vif l’état d'âme de cette souveraine évoluant avec une extrême sensibilité, au gré des événements politiques qui se déroulent en France. Catherine déteste la Révolution, etelle la hait dans la personne de tous ceux qui ne l'ont pas combattue, ne faisant pas de différence entre ceux qui furent épris de liberté et ceux qui pourle triomphe de leur politique confisquèrent cette liberté à leur profit. Il en fut de Necker comme de La Fayette dont elle le rapprocha plus d’une fois, et pour lequel, nous l'avons vu,elle fut pendant un temps prise d’admiration. Elle les désavoua pour lesmêmes motifs ; elle confondit l’un et l’autre avec les Jacobins. Et elle ne pardonna pas à Necker de s'être prononcé en 1788 contre l'alliance de la France et de la Russie.