Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 975

« fit supprimer et vint détruire ses projets de composi« tion historique. » La vérité est qu'il réussit peu de loin, qu’il réussit moins encore de près, et que s’il quitta St-Pétersbourg ce n'est pas le désir d’y rester qui lui faisait défaut.

Catherine II n’attira done Sénac de Meilhan en Russie qu'avec certaines appréhensions, subissant presque ses propositions. Si l’on ajoute qu’à cette époque, en 1791, Catherine II soulevée de haine contre la Révolution grandissante, et par suite contre la France elle-même, avait par contre-coup une profonde aversion pour tous les Français, même parfois, ainsi que nous l’avons Yu, pour ceux qui soutenaient la cause du roi, on comprendra aisément comment Sénac de Meilhan, en dehors même des motifs inhérents à son caractère diffcile, ne pouvait guère réussir à la cour de Russie, et comment ses tentatives n’aboutirent qu’à un départ précipité.

Ge sont toutes ces causes que nous font parfaitement saisir les peu nombreuses mais importantes lettres de Catherine à Sénae de Meilhan, que la Société Impériale Historique Russé a publiées dans un des volumes de son recueil. Elles nous donnent la nature des rapports qui existèrent entre Catherine II et Sénac de Meilhan, nous mettant à même de reconstituer, à l’aide de documents officiels, la vérité sur cet incident d’un Français de distinction à la Cour de Russie, Elles nous permettent d’établir que, malgré les craintes de notre ambassadeur à St-Pétersbourg, la Tsarine ne songea jamais à utiliser de Meiïlhan pour quelque projet contre la France. Elles