Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

312 CATHERINE IL ET LA RÉVOLUTION

Quelques jours après, en effet, elle lui envoie ses Réflexions sur le projet d'une histoire de Russie au dix-luitième siècle, qui prouvent bien que toujours rebelle à ce projet, elle cherche néanmoins à secouer son indécision et à se rallier à cette idée. On sait combien grande était la puissance de travail de Catherine IT, combien son bon sens s’assimilait les questions les plus ardues, avec quelle facilité enfin elle concevait les travaux de longüe haleine. La façon hâtive dont elle batit l’œuvre de Sénac, après avoir refait le plan qu’il lui avait soumis, jugeant d’un rapide coup d'œil ce que devait être une histoire contemporaine de la Russie, le prouve une fois de plus. Elle soulève sûrement aux yeux de Sénac des points de son travail auxquels il n'avait nullement songé. Celui-ci est-il effrayé de l'aspect et de l'étendue que semble prendre son travail ? Pour répondre, il faudrait savoir si le panégyriste gagé de l’Impératrice avait bien sincèrement arrèté le projet de composer une histoire de la Russie, et il est peut-être bon pour Sénac de Meilhan de ne point trop chercher à résoudre la question. Quoi qu'il en soit, la Tsarine à désormais accoutumé son esprit à cette histoire, et ne voulant plus en entretenir de « bouche» Sénac de Meilhan, elle lui envoie ses observations :

Réflexions sur le projet d'une histoire de Russie au XVII siècle.

« Qu'ilest difficile décrire l’histoire ? « Letilre: L'Empire de Russie au 18° siècle en im« pose beaucoup ; je crains les cartes à la tête des ou-