Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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ils passaient leur vie à donner la chasse à leurs ennemis. Je ne doute point que les souverains de la Russie ne fussent bien servis et bien conseillés vu l'étendue du pays qu’il ont soumis et conservé, mais comme il y avait en Russie moins de gens occupés à étudier qu'à combattre et qu’on n’écrivait guère que dans les couvents, bien des grandeset belles actions se sont perdues et bien des noms de bons militaires et d'excellents « conseillers sans doute ne sont pas parvenus jusqu’à « nous. »

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N’est-il pas original qu’au lieu d’encourager Sénac dans son entreprise, Catherine cherche encore à l’en détourner ? Quand elle lui dit que tel chapitre ou discours préliminaire sur les origines de la Russie « court serait superficiel et traité à fond seraittrop long. » n’estce pas lui faire entendre que s’il le traite à fond, avec ses connaissances insuffisantes de la Russie, son travail sera pour le moins fatigant, et qu’il n'est capable de le traiter que superficiellement ? Et n’est-ce pas toujours la même pensée qui la guide, et la même hésitation qui la préoccupe, quand elle lui répète qu’elle n’aime ni les statues ni l’histoire des rois vivants, et quand elle lui dit qu’elle fait tout aussi peu de cas de ses lettres personnelles que de ses comédies ?

D'ailleurs la « pancarte » du 11 juin qui accompagne « ses Avis el réfleæions, est moins que rassurante : « M.de « Meilhan.Vous voyez que je n’ai pas suivi la méthode de « Louis XIVet que la marge de votre lettre est restée en « blanc,maisje crois avoir assez amplement répondu à