Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 315

vos questions. Vous y verrez que ce que je vous avais dit: quecettematièreestchère à mon cœur. est très vrai; la franchise avec laquelle je m'explique sur votre plan vous en sera une preuve de même que fout ce que j'ai écrit sur cette matière. Présentement j'en viens à ce que vous me dites de votre propre situation, je vous avoue avec franchise qu’il me parait y avoir quelques variations dans vos désirs : vous m'avez écrit de Venise pour me proposer de vous occuper de l’histoire : j'y ai consenti, vous êtes venuici; les propos qu'on y a tenus à votre arrivée ne vous sont pas inconnus : on vous disait chargé de commissions pour moi de la part de M. le comte d'Artois. Pour ne douner aueun erédit à desbruits aussi vains, j'ai cru qu'il serait bon de les laisser tomber ; je ne voudrais nuire à personne etencore moins aux innocents : VOS propres affaires en France en auront peut-être souffert. Je ne souhaite pas non plus de désobliger Louis XVI des procédés duquel vis-à vis de moi j'ai souvent eu lieu de me louer. A la première conversation que j’ai eue ici à la campagne avec vous, nous avons parlé de votre situation et des titres à vous donner ; je vous ai dit et je vous le répète qu'avant toute chose vous ferez bien de consulter votre santé, si elle peut supporter le climat et surtout celui de l'hiver. Outre cela, ayant eu espérance d'entrer au ministère de votre patrie, je ne vois pas pourquoi vous voudriez vous expatrier si vous avez de l'espérance à pouvoir être utile chez vous, tandis qu'il vous sera difficile iei d’avoir une place qui vous convienne, lorsque vous ne