Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

318 CATHERINE II ET LA RÉVOT/UTION

étonnante, car pour moi, j’emploierais des années pour des recherches sur cette matière, tant jaime l’antiquité, et c’est danselle seule que je pêche le résultat des siècles postérieurs. Chacun a sa manie : telle est la mienne, j'ai toujours aimé à lire ce que personne ne lit, je n’ai guère trouvé qu’un seul homme qui aye ce même goût; cet homme, c’est le Maréchal Prince Potemkine. Je ne puis que souhaiter la réussite de vo« tre entreprise, à la suite de laquelle je ne saurais que vous revoir avec plaisir. Partant d'ici et vous en allant en France, je pense que toute décoration de quel« que nature qu’elle fût, à dire la vérité, ne vous con« viendra aucunement, parce qu'elles ne sont pas dans « l'esprit de votre nouvelle constitution et que celle-ci « n'admet qu'une parfaite égalité. Au reste, votre en« tretien vous restera aussi longtemps qu'il vous conviendra. Pour la place de ministre dans une cour étrangère je n’en connais aucune de vacante dans ce temps-ci, étant toutes remplies ; votre fils aîné étant en France vous aurez tout le temps de consulter son inelination et peut-être dans ce moment-ci trouverat-il aisément de l'emploi de facon ou d'autre selon son penchant. Adieu, Monsieur, portez-vous bien et soyez assuré du cas que je fais de votre talent. »

Comme on voit par cette lettre, malgré tout « le cas qu'elle fait de son talent, » la Tsarine a jugé Sénac de Meilhan, et elle a décidé de ne plus le revoir. Elle lui permet de rester à Pétersbourg tout l’été, mais elle n'oublie pas de mentionner son départ pour la Suisse et pour la France, et si elle exprime l’espoir de le re-

À A m Z = 3

à

=

R mA RO OR ES =

2