Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***
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fageffe des remédes communs à tous ces maux : nous redoutons l'autorité arbitraire ; mais nous refpectons , nous chériflons l'autorité falutaire qui nous protége par des formes légales : nous fommes jaloux de notre liberté , mais nous déteftons la licence aufli enpemie de la vraie liberté, que peut l'être le defpotifme. Que d’autres nations fe glorifent d’une adminiftration quin’impofe aucun frein, qu’elles vantent comme des preuves de leur extrême liberté , les défordres & les attentats qui violent journellement la tranquillité & la sûreté publiques. Nous voulons être foumis à ce joug tutelaire qui ne péfe que fur les méchants, & pour être tous véritablement & entiére-" ment libres, nous defirons que perfonne ne foit libre de troubler l’ordre public. Garantiffez-nous , SiRE , de l'excès de la liberté, de la liberté du vice : continuez de lui oppofer la barrière d’une police exaéte , mais en même tems repouflez loin de cette police tous les abus, en la foumettant à des formes aflez sûres pour qu’elle ne devienne point oppreffive , afléz expéditives pour qu’elle conferve {on adivité.
Nous penfons que le tribunal dont nous avons préparé l’établiflement à Vorre MaJESTÉ, eft propre à remplir à la fois toutes ces vues. Le lieutenant - général de police pourra s’y adrefler dans tous les cas où il recoureroit à vos miniftres ,il y viendra fiéger, & il opinera dans toutes les affaires qu'il y aura apportées. Les membres du tribunal feront guidés par fes réfléxions , l’éclairerontt