Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

78 LA RÉFORME POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE

tel Massiac trouvait même que c'était trop, et, le 27 août, priait les députés-colons « de ne pas commettre à l’Assemblée nationale le jugement de la question sur les lois prohibitives concernant la subsistance de la colonie... de retirer leurs demandes et mémoires fournis au Comité de subsistance et de ne pas intervenir dans la discussion publique !. » L'intervention de Gouy d’Arsy sembla un acte d'indiscipline, et il dut venir s’en expliquer. L'entente s'était faite pourtant, et il en élait résulté cette motion de Curt sur le comité colonial?. Que voulaient les colons ? Tout simplement réserver aux intéressés les questions coloniales, les soustraire au parti des philosophes, les limiter aux rapports commerciaux ; affranchir en un mot la cause des colonies des obligations de l’arcle 1° de la Déclaration des Droits, qui disait : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. » Après avoir voulu pénétrer dans le Parlement métropolitain, les colons, effrayés de l'esprit qui y règne, veulent interdire

moyens de prévenir la banqueroute. Son plan d'émission de 2 milliards 400 millions d'assignats fut accueilli avec faveur : il se trouve in extenso au procès-verbal du 21 septembre, où il occupe 32 pages.

1. Arch. nation., Dxxv, cart. 85; Procès-verbal de la Société Massiac, 27 août.

2. La chose et le nom existaient déjà, car on trouve dans les procès-verbaux de la Société Massiac, à la date du 13 septembre 1789, cette mention: « On lit une lettre de M. de Marmé, secrélaire du Comilé colonial accusant réception d'un paquet envoyé par la Société. Le Comilé colonial envoie deux membres pour demander le plan de convocation des assemblées élaboré par la Société » (Arch. nation., Dxxv, 85). — Il ne peut être ici question que d'une réunion des députés-colons.