Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

186 LA CONSTITUTION COLONIALE

Menou, au nom des comités diplomatique, colonial, militaire et de marine, demanda et obtint, le 19 octobre 1790, que le président fût délégué vers le roi et lui représentât « que la méfiance que les peuples ont conçue contre les ministres actuels apporte les plus grands obstacles au rétablissement de l'ordre public ». La discussion qui s’engagea sur celte première crise ministérielle, provoquée parlementairement, fut longue el assez confuse!. Mais, quand Barnave, après avoir dénoncé l'impopularité de La Luzerne aux colonies, s'écria : « Que ceux qui sont contents de l’administration des ministres se lèvent!» le seul marquis de Vaudreuil osa le faire. Aussi le ministre incriminé dut-il démissionner, et ses collègues avec lui?. |

Quant aux militaires, tout en manifestant son horreur contre les violences * et sa sympathie pour les officiers victimes, l’Assemblée ne crut pas devoir sévir contre les coupables. L'équipage du Léopard, qui s'était solidarisé avec l’Assemblée de Saint-Marc et avait provoqué à Brest une révolte presque générale #, fut d’abord menacé de

1. Séances des 19-21 octobre 1790 ; Arch. parlem., XIX, 714-716, 128 ; Proc.-verb., n° 441, t. XXXI.

2. V. sa lettre assez digne dans les Archives parlementaires, XIX, 764.

3. Séances du 25 avril et du 9 juin 1791. L'Assemblée « frissonne d'horreur » au récit du meurtre de Mauduit; — Arch.parlem., or 335, XXVII, 89.

Notamment sur le vaisseau le Patriote, capitaine d'Albert, et “ins la ville même contre le major de Marigny, 14-16 septembre 1190 (Arch, parlem., XIX, 92).