Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

LA CONSTITUTION COLONIALE 201

tous el tout entier, En refuser partie, petite ou grande, c'est provoquer des revendications, des insurrections, légitimes comme le droit lui-même. Et, du reste, en temps de révolution, c'est une faute de révolutionner à demi. Il n’en coûte pas plus de faire œuvre complète ; les réformes qui blessent le plus de gens, et les plus puissants, sont adoucies par celles qui les escortent et qui leur profitent.

Telle fut donc, incomplète sur un seul point, la constitution coloniale proposée par les réformateurs de la Constiluante. D'aucuns, et notamment le ministre Claret de Fleurieu, auraient voulu lui donner un complément, en créant un ministère spécial des colonies. On en discuta durant plusieurs séances !; on fit valoir d’excellentes raisons, que nous avons entendu répéter en ces ne années?. Mais les temps n'étaient pas les mêmes. A l'heure actuelle, un ministère des colonies à pu paraître indispensable, parce que nos possessions se sont étendues et diversiliées, parce que le premier et le second Empire, les décrets de 1802 et de 1854, nous ont habitués à un régime de centralisation et de gouvernement

1. Rapport de Démeunier et première discussion, 7 mars 41791 (Arch. parlem., XXIII, 716-737) : deuxième discussion, 6-9 avril (Arch. parlem., XXIV, 602-612, 660-672: Proc.-verb. n°643, P. 6- 10; n° 616, p. 1-28, opinion de Moreau de Saint- Méry expri 9 avril) ; décret du 13 avril (Arch. parlem., XXV, 11); dé de Fleurieu, 16 mai {Arch. parlem., XXXI, 122).

2. N. le remarquable Rapport de M. Isaac, au Sénÿ 15 juillet 1890; Journal officiel, annexe, n° 146).