Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

LES COLONIES ÿ

favorable de 12.519.000 livres. Mais, dans le chiffre des exportations, les denrées des îles et de l’Inde figurent pour 163.691.000 livres. C'est dire que les colonies alimentaient pour plus d’un tiers le commerce d'exportation. Sans elles l'excédent des importations eût été de plus de 150 millions, ce qui, dans les idées d’alors, eût passé pour une ruine et eût en effet dénoté une médiocre activité productive !.

Get excédent eût même été beaucoup plus considérable en réalité, car l’industrie tirait des colonies beaucoup de ses matières premières.

Les échanges entre la France et les colonies d'Amérique se sont élevés, en 1789, à 296 millions, dont 78 pour les importations métropolitaines aux iles (farines, viandes salées, vins et élofles) et 218 pour les importations coloniales en France (sucre, café, cacao, bois des îles, indigo, cotons, cuirs, etc.). Or, de ces 218 millions de denrées, la France en a consommé pour 71 millions et a exporté le reste, après les avoir, pour la plupart, apprèlées =,

Les sucres, par exemple, arrivaient à l’état de sucres bruts ou moscouade, sucres passés ou têtes, sucres terrés, et ils étaient en presque totalité raffinés en France. Treize villes se livraient à cette

1. Goudard, Rapport sur le Commerce de la France en 1789, d'après les statistiques du Bureau de la Balance du Commerce, lu dans la séance du 24 août 1791 (Arch. parlem., XXIX, 684 sq. ; Proc.-verb., n° 745, t. LXVII, p. 1-17, et 2 tableaux), — Nous avons préféré ces estimations à celles de Peuchet (ouvr. cité) et de Chaptal, de l'Industrie française, 1819.

2. Goudard, ibid.