Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

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LS ÉTAT DE LA QUESTION EN 1789

tiers élat, naturellement, qui se montre le plus préoccupé de cette affaire; 5 cahiers du clergé et 6 de la noblesse seulement prennent parti pour le maintien ou la revision, Les adversaires absolus ou conditionnels du traité se rencontrent par tout le territoire, de Lille à Marseille et de Metz à Quimper; mais ils se trouvent surtout dans les contrées industrielles de Champagne (Reims, Troyes, Sedan), de Picardie (Saint-Quentin) et de Normandie (Elbeuf, Rouen). Une seule ville maritime, Marseille, songe à se prononcer, et elle se contente de demander un nouvel examen. C’est, en effet, l’industrie qui se sent menacée par la concurrence anglaise; le commerce trouvait plutôt des garanties et des facilités dans les nouvelles stipulations.

Le traité avec l'Amérique n'a provoqué qu'une manifestation directe, celle de la ville de Nantes !, qui voudrait voir consulter les négociants du royaume sur les effets du traité. Mais les vives protestations contre l'arrêt du 30 août et les unanimes réclamations en faveur de l'exclusif visent évidemment les avantages consentis aux Américains. Si des étrangers doivent ètre écartés des marchés coloniaux, ce sont les voisins surtout, qui ont tant de facilités pour l’approvisionnement.

Telles sont les idées économiques qui dominaient en France à la veille de la Révolution. Elles se résument en quelques affirmations contradictoires :

1. Tiers état de Nantes (art. 107); — Arch. parlem., IV, 97.