Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

LES PARTIS 59

bune spéciale, d'où ils suivent avec ardeur les débats. Ils interviennent souvent dans la discussion, soit directement par ces marques d'approbation ou d'improbation qui étaient fréquentes en ce temps d'inexpérience parlementaire, soit indirectement en faisant passer à quelque orateur une correspondance particulière ou une motion d'une Chambre de Commerce, qui avait un effet immé-

diat sur l'Assemblée et lui faisait souvent faire

volte-face. Comme les colons, ils firent peser sur les décisions législatives le préjugé et l'intérêt.

À ces trois groupes d'acteurs irresponsables, on pourrait joindre le groupe des Jacobins, constitué en février 1790 et déjà puissant à la fin de 1794. IL s'occupa, lui aussi, avec passion des questions coloniales et commerciales : c'est même à propos d'elles que se produisit la grande scission du

25 septembre 1791, qui faillit arrèter son essor. Beaucoup de colons ou de députés coloniaux y étaient inscrits : Barnave et les Lameth!, de Curt, Moreau de Saint-Méry, Reynaud, Gérard, etc. Mais, au temps de la Constituante, il reçoit plus qu'il ne donne le mot d'ordre, et il'apparaît plutôt

Dufour, Legrand, Tournachon, Jourdain de l'Eloge, Coureau Duparc, Reynaux. Le même procès-verbal énumère les députés extraordinaires des villes, au nombre de 38; Deschamps est le seul nom commun aux deux listes (ce Deschamps, de Rouen, n'est ni le député de la ville de Lyon, ni le député suppléant du tiers état de Sens; cf. Brette, II, 116, 387). — V. sur Bodinier, Lefebvre, Guyot, députés suppléants, Brette, Il, 363, 419, 405.

Alex. de Lameth dit lui-même, le 4 décembre 1789, « qu'il est un des plus grands propriétaires de Saint-Domingue » (Louis Blanc, Révolution, ch. x, p. 52); Barnave, sous l'influence de Lameth, agit et parla comme un député-colon.