Conferences en forme de catechisme : pour la jeunesse de l'un et l'autre sexe : dédiées à la raison, à la vérité. Part 1-2
l'av de ces deux régimes , ou la fouiffion plus ou moins modifiée aux caprices & aux ordres arbitraires d’un ou de quelques chefs & de leurs agens, ou lobéiffance ponctuelle & religieufe aux lois que la volonté générale , exprimée par des repréfentans, a crées & adoptées librement. Dansle premier de ces régimes , la dignité de l’homme ef mé connue & avilie ; & il ne peut fortir de cet état d’opprobre , que lorfque les lamieres & les vertus viennent rappeler fes. droits oubliés : le fecond ; appanage naturel du peuple , maïs que le defpotifme veut coujouts lui difputer , fe perd & fe détruit par l’égoïlme , par l’infouciance ou le refusde remplir {es devoirs, par la mauvaife foi , l’orgueil , Pignorance , la méfintelligence & Îles mauvailes mœurs. Un peuple attaqué de ces maux , s'il ne fe hâte d'y porter remede , retombera toujours fous le joug du defpotifme.
La nation en mafle , ou pat fes repréfentans ; eft le fouverain créateur de la loi , & la Loi eft le fouverain maître de chacun des individus dont lPenfemble compole la nation. Celui qui méconnoit cette vérité ne veut ni ne peut être libre. Obéit toujours à la loi & rien qu’à la loi ; c’eft obéir à la volonté de tous, & conféquemment à la fienne propre : voilà le fur & unique moyen d’affurer la liberté & l'égalité.
“Il ne faut que du bon fens pour fentir cette vérité ; mais fon exécution dépend de la probité , des bonnes mœurs , de la liberté de confcience &e des lumieres. Lorfque le citoyen ne fera à autrui que ce qu’il vaudroit qu’on lui fit ; lorfque la féduétion cellera d’être un jeu , & que les lieux de débauche feront prolcrits ; lorfque l'oifiveté fera une honte & un crime pourfuivi ; lorfque l’efprit public , d'où naît la fraternité , aura extirpé les rufes , les efcro-
queries,