Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (27 MARS 1700) 121

la première : abolira-t-on l’ancien ordre judiciaire ou se contentera-t-on de le réformer? On demanda d’aller aux voix sur la motion de M. de Cazalès; et, contre son attente, elle fut emportée d'emblée. Il eut beau la désavouer, l’interpréter, malgré la question préalable, la réclamation de trois jours de discussion, la prolongation de la discussion; dans la séance, il fut jugé au désir de M. Thouret, qu’il ne resterait aucun rejeton vivace de ce tronc constitutionnel qui vient d’être abattu. L’oraison funèbre des parlements est prononcée. Incessamment, ils descendront dans le tombeau de l'oubli.

[Th. Lindet justifie ensuite la distribution du département de l'Eure en six districts, et termine en prévenant son frère qu'il aura un lourd travail à faire pour dresser l'inventaire du mobilier des religieux de Bernay.] (Arch. Bernay.)

LX. — Aux mêmes. Le 27 mars 1790.

[I les entretient du mémoire relatif aux bois de l'abbaye et aux impositions de la ville. Il ajoute] :

Le roi a écrit une lettre à la députation de Marseille, pour témoigner sa satisfaction de la conduite pleine de sagesse et de modération de la municipalité de cette ville, dans l'affaire de M. le marquis d'Ambert, colonel du régiment de Royal Marine. Cette lettre fait oublier celle relative au bureau de trésorerie, qui aurait fait une sensation toute différente.

Le président de l’Assemblée est chargé d'écrire une lettre de remerciements à messieurs de la municipalité et de la garde nationale, et le procès de M. d'Ambert sera fait à la sénéchaussée de Marseille. Les figures ont allongé d’un demi-pied dans une partie de la salle. (Papiers KR. Lindet.)