Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (10 AVRIL 1790) 129

tabac : elles ont été infructueuses. Nous avons bien des gens qui s'opposent, dans les détails, au succès des opérations qu’ils consentent, et qu’ils ont l'air d'approuver en grand.

P. S. — Le retour du prince de Conty accrédite le bruit de la rentrée des autres princes. L’impression du fameux Livre rouge est un mauvais avant-coureur. Cependant, ce bruit et les efforts pour procurer la stagnation du commerce, et l'absence du numéraire, raniment le courage de nos aristocrates.

La séance d’hier au soir fut des plus tumultueuses : un parti favorisa hautement le président de la chambre des vacations. L'insolence de Duval d'Eprémesnil le fit mettre à l’ordre ; la séance, qui dura jusqu’à onze heures, fut absolument perdue. Il est bien à souhaiter que les princes reviennent, mais avec des dispositions pacifiques. L’aristocratie noble et l'aristocratie ecclésiastique espèrent ressusciter, si on ne vient pas à bout de l’aristocratie judiciaire ; maïs celle-ci aura bien de la peine à survivre à la semaine prochaine. (Arch. Bernay.)

LXVII, — Aux mêmes. Le 10 avril 1790.

Messieurs, on s'occupe très efficacement de l'émission des assignats et de la vente des biens du clergé. Le rapport du Comité des finances et celui du Comité ecclésiastique vont devenir l’objet de décrets qui donneront la solution à toutes vos questions relatives à l’aquisition des biens du clergé.

Le taux de la pension des archevêques et évêques que vous avez trouvé dans Le clergé réconcilié(1),etc., a plu à MM. du Comité. La réduction des évêchés, des cures, la

(1) Le clergé réconcilié avec la nation, s. 1. n. d., in-8o. Bibl, Nationale, Lb°/3362. 9