Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

128 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

procédure par jurés, l’amovibilité des juges, les tribunaux d'assises. Cette opinion avait beaucoup perdu, on regardait cette tentative comme chimérique. Cette vue se reproduit avec avantage. Cependant elle est vivement combattue; il est difficile d'assurer que la marche de l’Assemblée sera assez hardie pour franchir ce pas.

Ii ne manquera plus, pour mettre le clergé à la raison, que de vendre tous les bénéfices électifs et amovibles; l’opiniâtreté et les artifices du clergé ne céderont qu’à ce décret. Je suis persuadé qu'il le provoquera efficacement. (Papiers R. Lindet).

LXVI. — Aux officiers municipaux de Bernay. Le 9 avril 1790.

Messieurs, les observations de M. d’Anson (1), et les efforts que l’on fait pour attirer du numéraire à Paris présentent de très grands dangers. À vos plaintes se joignent celles de plusieurs autres villes; je crois qu’il ne sera pas directement répondu par le Comité; mais on n’est pas fâché d’avoir ces réclamations pour accréditer le système des assignats : cette affaire va être traitée immédiatement. Diverses plaintes contre la commission intermédiaire de Rouen ont été renvoyées au pouvoir exécutif, mais il en reviendra encore, et, à force de clameurs, on devra s’en occuper, car le mode d'imposition est intolérable. “

La solution de vos questions sur l'acquisition des biens du clergé n’est pas donnée; je serai obligé de la solliciter auprès d’une autre section du Comité des finances et, d’ailleurs, on attend quelques décrets qui y seront relatifs.

On a fait des tentatives relatives à la contrebande du

(1) Séance du 8 avril. Moniteur, IV, 77.