Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

134 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

doute qu'il veuille casser le décret. Il est aisé de juger combien il eût été inutile de statuer sur les assignats, si on n'eût pas commencé par exproprier le clergé

Immédiatement on va s'occuper des assignats : conséquemment, préparez une réponse à la plainte que vous me réitérez, relativement à la défense faite aux receveurs des impositions de recevoir du papier. Il n’est pas possible d'obtenir une réponse du Comité de finances, avant la solution du grand problème : les assignats seront-ils forcés ou non? Il existe certainement un grand inconvénient aux assignats forcés ; mais il n’est pas comparable, à mon avis, à celui des assignats libres. Je crois que tout le système de finances serait immédiatement culbuté, sion s’en tenait à ces derniers; ce point sera incessamment décrété, peut-être dès demain.

Pendant ces derniers jours il a été difficile de suivre des affaires de détail, et de ne les pas perdre de vue.

[Il a remis les mémoires de Drucourt et de la ChapelleHareng. On prépare un projet de décret relativement au sort des religieuses.]

Quant au gaspillage des maisons des religieux, il est difficile de le prévenir, lorsque les municipalités du lieu ne s'y prêtent pas. Le pouvoir accordé aux municipalités des villes, sur les maisons situées dans les lieux où il n’y a point de municipalité, c'est-à-dire où l’on a négligé d’en former, n’est pas assez étendu; il devrait leur être accordé le pouvoir de suppléer à la négligence des municipalités des campagnes, du moins jusqu’à la formation des assemblées de district; mais c'est un inconvénient des règlements que les circonstances forcent à faire précéder ceux qu'ils devraient suivre. On ne veut pas s’écarter d’un principe qu’on est dans l'intention de consacrer. On veut que les municipalités soient parallèles et indépendantes, que les districts seuls aient une révision. Voilà ce qui a occasionné l'embarras dont vous