Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

138 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET

respondants dans les provinces attendent ce signal, pour exciter une commotion. On compte beaucoup sur ce moyen ridicule : on va, dit-on, convertir les églises des moines, et même des paroisses supprimées, en mosquées, et en temples de protestants, synagogues, etc. Les citoyens éclairés ne craindront point pour la religion : ils ne craindront point pour la liberté des députés, lorsqu'ils sauront le décret relatif à la religion et le zèle de la garde parisienne, pour défendre des insultes des peuples ses plus redoutables ennemis... Et vous, messieurs, vous ne confondrez point, dans la défaveur que méritent certaines classes de citoyens, des citoyens des mêmes classes qui n'ont suivi d’autres principes que l’honneur, la vérité et le bonheur de la nation. (Arch. Bernay.)

LXX. — A R. Lindet. 18 avril 1790.

J'ai reçu avec plaisir les détails de vos opérations. auxquelles je vous exhorte à mettre toute la diligence possible. La perception de l'impôt de 1790 doit être infiniment compliquée : elle a été embarrassée, contrariée, changée, modifiée. Elle va encore éprouver des changemens relativement aux bénéfices. Cette machine doit aller sans ressorts, à force de bras; et nécessairement les mouvements doivent être bien irréguliers. Heureux si le système complet des finances peut être rédigé assez tôt, pour que les assemblées du département aient le temps de tout préparer à l’avance.

. Je ne sais quand on reprendra l'édifice de la justice ; les matériaux ne sont pas encore bien appareillés.

L’agronomie et le dépit de la noblesse et du clergé se réunissent, pour procurer aux villes un moment d'oppression, dont je crois, il est impossible de les garantir. Je sais bien que ma doctrine sur ce point est difficile à accréditer, qu’elle ne plait pas: c’est à peu près du temps