Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)

CONSTITUANTE (10 MAI 1790) 159

heureusement le prix du blé augmente, on saisira ce moment d’ordonner de nouvelles prières : les |motifs seront exposés d'une manière dangereuse, et il sera difficile de s’y refuser sans mécontenter le peuple. Je suis fâché de cette interruption au moment où j'en recommandais la continuation. M. Halley (1) vous communiquera mes réflexions. (Papiers KR. Lindet.)

LXXXII. — À R. Lindet. Le 10 mai 1790.

[Il entretient son frère d’une réponse qu’il a proposée et qu’il va soumettre à ses collègues de l'Eure sur une question relative à l'interprétation des articles 10 et 20 de la 1° section, et aussi de l’article 11 de la 2° section du décret du 22 décembre (2). Il croit que la pluralité absolue est requise dans les cas des articles 16 et 20 de la 1°° section, comme dans l’article 11 de la 2° section.|

.…. Je crois que vous ne ferez pas de difficulté de placer provisoirement — et le provisoire passera au définitif — vos assemblées de département et de district dans les établissements religieux supprimés, où vous trouverez les salles d’assemblée et les bureaux. (Papiers R. Lindet.)

LXXXIII — Au même. Vendredi matin 10 mat.

[Rien de décidé pour le droit de la guerre et de la paix.]

Le patriotisme des Bordelais a mérité les plus vifs applaudissements. Les lettres qu’ils ont écrites sur l’af faire de Montauban sont pleines d'énergie.

(1) M. Halley était le vicaire de la paroisse de Sainte-Croix, dont était curé Thomas Lindet.

(2) Cette lettre, adressée aux officiers municipaux, est du 12 mai. Elle fait partie de la collection de M. Veuclin, à Bernay. Elle est signée de tous les députés du département, et écrite en entier de la main de Th. Lindet, qui devait d’abord la signer seul; mais l'interprétation juridique qu’elle formulait ayant été agréée par tous les députés de l'Eure : Buzot, Lemaréchal, Lereffait, Buschey des Noës, de Cretot, y apposèrent leur signature à côté de celle de Lindet.